Plus d'un mois après la disparition de quatre chiots Husky dans un élevage de Puiseux-le-Hauberger dans l'Oise, l'enquête semble être au point mort. Pourtant, l'éleveuse affirme savoir qui a volé les chiots, et où ils se trouvent...
Angélique Pasquier est résignée. Début janvier, quatre de ses chiots husky ont été dérobés. À quatre semaines seulement, ils ont littéralement été arrachés à leur mère qui les allaitait encore.
Depuis, elle a été entendue à six reprises par la gendarmerie de Chambly, dans l'Oise. Deux personnes auraient été placées en garde-à-vue le 29 janvier. Mais "rien ne bouge", témoigne la victime. Du côté des forces de l'ordre, contactés à plusieurs reprises, rien ne filtre.
Une enquête parallèle en Vendée
Faute de réponses suffisantes du côté des autorités, l'éleveuse a mené sa propre enquête et pense avoir découvert les coupables. Conformément à ce qu'elle suspectait, ce sont des personnes de son entourage qui seraient à l'origine des faits, ce qui rend l'histoire encore plus douloureuse. "C'est la fille de ma plus vieille amie qui a volé les chiots. Elle a été apprentie puis salariée dans mon élevage."Mme Pasquier fait part de son écœurement : "Cette jeune c'est la fille que je n'ai jamais eu. Je l'ai accueillie pendant un an chez moi lorsqu'elle avait des problèmes. Je l'ai même vu naître..."
La jeune femme, qui vit désormais à Olonne-sur-mer en Vendée, aurait bénéficié de la complicité du salarié et l'apprenti de l'éleveuse, ce dernier étant seul sur place au moment des faits. Cette théorie expliquerait pourquoi les chiens de garde de l'élevage, d'habitude très réactifs, n'auraient pas aboyé lors de la venue de la suspecte. Ont-ils été payés pour leur participation au vol ? La suspecte les aurait menacés...
Un acte prémédité ?
C'est quelques jours après la disparition des chiots que Mme Pasquier reçoit un coup de fil de l'ex-conjoint de son ancienne protégée, qui a visionné le reportage de France 3 Picardie. "C'est elle qui vend vos chiots", m'a-t-il alerté par téléphone. Deux d'entre eux auraient même été mis en vente avant même leur disparition, ce qui laisse penser à une préméditation.À partir de là, l'éleveuse rassemble les preuves : elle a même des photos des chiots dans les bras de potentiels acheteurs, dans la région des Sables d'Olonne. Elle se rend même en Vendée pour rencontrer un Officier de police judiciaire du Commissariat de la ville. "Il n'y avait pas d'OPJ sur place à ce moment là. J'ai été très mal accueillie", se souvient-elle.
Désarroi et impuissance
Maître Grillon, avocat au barreau de Paris, représente Mme Pasquier et vient de prendre connaissance du dossier. "Ma cliente a fait le nécessaire pour que les services de police et de gendarmerie puissent appréhender le coupable. Mais le dossier semble s'être enlisé pour des raisons que j'ignore. Le transfert du dossier de l'Oise vers la Vendée est peut-être en cause."Si l'affaire est tombée aux oubliettes, moi je n'oublie pas
L'éleveuse nous fait part de son désarroi : "J'ai tout fait dans les règles de l'art mais personne ne semble vouloir m'aider ni me prendre au sérieux. J'aurais peut-être dû régler ça moi-même..."
Mme Pasquier se sent impuissante : snaps, photos, discussions Facebook... Elle a donné tous les éléments de preuve qu'elle avait à sa dispositions à la gendarmerie de Chambly, sans qu'on ne lui donne de suite. "Si l'affaire est tombée aux oubliettes, moi je n'oublie pas", martèle l'éleveuse, déterminée.
Aujourd'hui, l'éleveuse a l'espoir que son histoire soit partagée par un maximum de personnes et que les acheteurs de ses chiots se manifestent et témoignent. Convaincue de leur culpabilité, elle a renvoyé son apprenti et son salarié.
Son avocat Maître Grillon espère qu'au delà du simple vol, le ou les coupables seront inquiétés pour maltraitance. "Séparer un chiot de cet âge à sa mère, c'est le rendre fragile et mettre sa vie en danger."